C'est bel et bien fini, je peux passer à autre chose...

Encore? Encore enfermé? Avaient-ils peur? Avais-je réussi à leur faire savoir, à leur faire comprendre que j'étais un sauvage avant tout? Je ne voulais pas leur faire le plaisir de me soumettre comme un bet hongre domestique. Je suis un étalon semi-sauvage, la sauvagerie et la liberté qui est entrée, qui s'est insufflée dans mes en moi ne me quittera plus, jamais plus, quoi qu'ils me fassent. Mourir pour ma liberté, un rêve, un honneur.

J'étais dans le marcheur, allure trotting. Autant vous dire que cela m'énervait proprement! Je trottai presqaue sur place, l'encolure rejetée en l'air, les yeux et les oreilles mobils. Je n'étais plus de leurs petites bêtes trop docile, qui bavaient et s'arrondissaient sans cesse. Avant, plus désormais. Je me mis à hennir en relevant la tête, entendant des pas.

J'étais encore mort de rire en voyant Maestro galérer sur ce marcheur roulant. C'était pire qu'une maladie ca! Maestro allait me prendre pour un dingue. D'ailleurs, mon rire était nerveux et complétement dément. Les étincelles que produisaient mes fers sur le sol roulant me rendaient fou. D'ailleurs, je me battai contre ma longe, marchant en arrière et tirant comme un forçat en regardant Maestro perdre l'équilibre au moindre changement de direction. En même temps, je l'écoutai, un sourire un peu taré au visage.

-Moi j'm'amuse comme un cinglé que je suis, par ici. J'ai qu'du foin et de l'herbe à manger, vu que je n'accepte que ça. Ils me font rire à essayer de nous soumettre. Il n'y a que mon palefrenier et le maitre des hommes qui soient bons ici. Et puis, j'ai fait une rencontre que j'aurai préféré ne pas faire ici. J't'ai déjà parlé de Cendrillon?

A l'énonciation de son nom, mes côtes se gonflèrent et mon caractère violent ressorti.

-Fais pas cette tête, c'est pas toi que je vais manger!

J'arquai soudain l'encolure et, dénudant les dents, j'attaquai l'objet méttallique qui me tenait prisonnier pour défouler toute ma colère.

-C'est ma compagne. Enfin, c'était. Elle est moi, ca a toujours été compliqué. On vient du même endroit, une académie humaine. Là-bas, elle a été saillie et on s'est pas revu, on a été relâchés à deux endroits carrément opposés. On s'est retrouvé ici et j'ai appris qu'elle serait mère. Orléan, qui croit être mon fils, est né le jour de nos retrouvailles. Je lui en ai toujours voulu d'être né, au fond. C'est peut-être pour ça qu'elle et moi ca va plus... Ensuite, ma fille légitime, Silberfeder a vu le jour. Je l'aime plus que tout, mais elle me rejete parce qu'entre sa mère et moi ca n'allait déjà plus et que je n'ai pas souvent été là pour ma princesse durant sa jeunesse. Et puis, en suite, j'ai eu un différent avec un entier sombre qui voulait de Cendrillon, ma belle Cendrillon, dont le gris pur faisait chavirer mon coeur devant les autres puretés arabes, de la même lignée qu'elle. A cause de lui, j'ai du fuir lachement, trop mutilé pour oser me porter de nouveau aux yeux de ma chère et tendre. Avant, je n'étais pas l'entier avide de sang et de glace. J'étais comme toi, jeune et enjoué. Mais là-bas, j'ai changé. Entre étalons solitaires et combattants, jolies pouliches et simplement rudeur de climat. Et puis, au retour, j'ai appris des nouvelles assez énervantes, je le dois avouer. Cendrillon venait de mettre bas d'une pouliche pie noire, Azur Fantasy. Elle a osé me dire qu'elle était de moi, pourtant c'est impossible. Et puis, dans le temps, elle a aimé Odyssé, un autre étalon domestiqué. Et maintenant, elle est de nouveau domes', complétement soumise, pleine d'Admire Temba, leur imbécile de pur-sang gris. D'ailleurs, j'ai souvent couru contre lui et rarement perdu de loin...

Les dents dénudés et l'encolure sinuante, je montrais toute la rage que j'avais.

-Tu comprends mon énervement?