Retour d'entre les Morts [L I B R E]

Un gout de sang flottait dans ma bouche. S'était... Presque agréable! Mon encolure arquée était plus musclée, mon corps plus couturé de cicatrices, mon humeur et mes envies plus violentes. Seule ma robe n'avait pas changée. J'étais toujours pie overa, ma magnifique robe palomino luisante au soleil. Mes muscles s'étaient developpés, gonflés. J'étais devenu un imposant entier, musclé, hargneux, agressif, violent. J'avais changé du tout au tout. Même dans ma tête, j'avais changé. Pourtant, elle me hantait toujours. C'était pour elle que j'étais de retour!

L'encolure arquée, j'étais de retour sur les Terres de World Paradise. J'avais plusieurs raisons d'être ici. Une vengence, tout d'abord, sur cet étalon noir. S'il avait touché à l'élue de mon coeur, il regretterait d'être né! Et puis il y avait Cendrillon. La douce grise qui faisait battre mon coeur. J'avais dû partir, pour l'empêcher de voir mon état pitoyable. Mais j'étais de retour, juste pour elle. Pourquoi avais-je choisi cet endroit-ci? Par ce qu'après notre première séparation, c'est ici que nous nous étions retrouvés. Alors j'espérai.

Je marchais doucement, la tête dans les pissenlits, je ne pensais qu'à Odyssé,
où pouvait t-il être ? Cela faisait un bon bout de temps que Danger n'avait
pas pointé le bout de son nez, et j'avais de moins en moins d'espoir
a le revoir un jour. Je regarda le ciel rapidement, pourquoi espérer ?

Il est partit avec fierté, oui pour moi c'est de la fierté ! Il s'était
battu pour moi, et moi seule, donc moi j'appelle ça de la fierté.
Je soupirais, et pliais d'un coup mes membres, hop au sol. On voyait
juste mes oreilles.

Sans crier gare, j'hennis, un hennissement à faire frissoner, un hennissement qui donnait peur. Vif et déchirant, glacial et agressif, rauque sur la fin. Mon encolure s'arqua et je pris plaisir à dérouler un galop rapide et puissant sur le sol, qui semblait laisser rouler le tonnerre sur lui. C'était vraiment l'impression que cela en donnait. Un roulement de tonnerre vif et régulier, assez monotone, quand on y pense bien. Je partis en zigzags, hennissant fièrement. Oui, Terres connus, j'ai changé, je veux vous le montrer. Changer après un combat, quoi de plus commun? Mais après un combat d'amour, devenir dénué de sentiments, froid et violent, quoi de plus ironique? Oui, Terres de World Paradise, Danger est de retour, plus réel que jamais, son nom plus significatif qu'il ne le fut naguère.

Je m'arrêtai, quelques kilomètres plus loin, l'encolure arquée, pour hurler au monde dans une levade sauvage et exécutée avec style et puissance, déployant chacun de mes muscles, rejetant en l'air la tête, battant l'air avec hargne grâce à mes puissants antérieurs.

-Tremble comme tu n'as jamais tremblé. Je suis de retour et je te ferais tomber. Je suis Danger, le seul, l'unique, celui qui te tueras!

Ma voix était un pâle écho de mes pensées: agressive, déterminée, glaciale, forte et masculine, grave et rauque. Voilà ce que j'étais devenu: un étalon agressif, dangereux, déterminé.

J'entendis du bruit, doucement je dit
« Il y a quelqu'un ? »
Doucement, je m'allongea de toute ma masse, pour me cacher surement, je voulais pas que ce qui me faisait peur m'attrape Etrange, sa ressemblait à la voix de Danger en remixer méchant...

Une voix, SA voix, me parvint. J'hennis, toute ma cruauté était partie, j'étais, pour elle, celui que toute ma vie j'avais été.

-C'est moi... Je suis revenu. Pour toi.

Je secouai la tête, tentant de la repérer. Je n'y arrivai pas, alors je finis par m'énerver.

-Où es-tu?

L'impatience perçait dans ma voix.

Sa voix me faisait peur, je me leva doucement et dit:
« Je... Je... Je suis là...»
Il était autre que celui que j'aimais, de suite j'avais remarquée son autre côté...

La voix de la jument me parvint, et elle se leva doucement. Je pus enfin la voir, sentir plus vivement son odeur douce et fruitée. Je me cabrai en hennissant joyeusement, avant de galoper à sa rencontre. Arrivé contre elle, je posai mes naseaux contre la base de son encolure, pour la sentir.

Je baissa la tête et dit doucement
« Je croyais que tu était mort...

Je ne savais pas non plus comment lui dire pour mon nouveau... Chéri, surtout que j'aimais encore Danger, et pareil pour le nouveau...

-Je suis... Désolé que tu es pensé cela...

Malgré moi, ma voix était un peu rude. Pas méchante ni quoi, mais un peu dure. Je posa le naseaux contre les flancs de Cendrillon, mais une idée me percuta de plein fouet, et je reculai. Une odeur musquée flottait vaguement sur la belle. Je reculai en secouant la tête.

Il partit directement de moi, je fus pas très surprise. Doucement je dit:
« J'ai tellement cru que... J'ai refait ma vie avec un autre... J'en suis réellement désolé Danger, je ne sais plus quoi faire, tu dois m'aider... Je t'aime tellement...»

Mes paroles étaient sincère, j'étais perdu, piéger...

Je secoua la tête avec une violence croissante. Mes muscles se tendirent.

-Tu n'avais pas besoin de le dire, je le savais, je l'ai senti Cendrillon. Que veux-tu que je te dise? Que je vais faire comme si de rien n'était, comme si il ne s'était rien passé? J'ai changé, tu as changé. Fais ce que tu veux, je suis là pour toi, toujours.

Malgré mes paroles douces, ma voix était glaciale, mes yeux de même.

Je soupirais, et doucement je lui dit en me retournant, prête à partir
« J'ai aimer un Danger, l'ancien. »

Moi aussi je pouvais être glacial, je me retournais donc, et me mis au trot allongé, la tête basse, je ne pourrais pas supporter une minute de plus sa voix rauque, et ses airs glacials, je vous le rappel, je suis une pauvre jument de club, j'ai des sentiments, je suis pas un robot.

-Celui-là c'est battu pour toi. Merci de ta reconnaissance à son égart... Je pense que nous n'avons plus rien à nous dire.

La jument partie. Je la regarda s'éloigner sans ciller, sans craintes, presque sans chagrin. Juste une colère sourde et froide, qui, peu à peu, se muait en rage.

Mes membres tremblé, tout comme mon corps, il croyait que je l'avait oublier, mais si il savait qui est dans mon cœur, il serait rapidement surpris de ses paroles, et les enlèverait de suite !

« C'est cela »

Dit-je doucement sans même qu'il n'entende. Je crois que l'amour entre Danger et Cendrillon c'est du passé, maintenant c'est Danger et personne, Cendrillon et le chagrin mélangé à Odyssé... Sur ses pensées, je m'en vais u.u

Mon regard passa de la glace à une certaine satisfaction. Pour moi, si elle avait réellement tenu à moi, elle ne serait pas partie. J'arqua l'encolure en hennissant, un hennissement pour attirer les juments. Fini Cendrillon, bonjour la vie de drague!

( Clos )